Neuvième numéro des Possibles, la revue éditée à l’initiative du Conseil scientifique d’Attac

mardi 29 mars 2016, par Conseil scientifique d’Attac France

Le neuvième numéro de la revue trimestrielle Les Possibles, éditée à l’initiative du Conseil scientifique d’Attac, est disponible. Retrouvez ci-dessous le sommaire de ce numéro et inscrivez-vous pour recevoir la revue.

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Les précédents numéro sont disponibles en ligne Numéro 1 ; Numéro 2 ; Numéro 3 ; Numéro 4 ; Numéro 5 ; Numéro 6 ; Numéro 7 ; Numéro 8

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Éditorial : Le fond des choses (Jean-Marie Harribey, Jean Tosti)

L’année 2015 a été traversée par deux types de drames. L’un, politique, la mise sous tutelle de la Grèce en juillet : le peuple fut bâillonné et la démocratie bafouée. L’autre, terroriste, en janvier et novembre. La politique du gouvernement français face au premier de ces drames fut de participer activement à l’humiliation du peuple grec. La réponse au second fut de proposer d’instaurer l’état d’urgence à répétition et l’inscription de la déchéance de la nationalité dans la Constitution. Les larmes n’étaient pas encore séchées que deux autres problèmes surgissaient à la fin de l’automne 2015 et au début 2016. Les migrations entraînées par les désastres syriens, irakiens et libyens révélaient au grand jour que les « valeurs » de l’Union européenne n’étaient que des chiffons de papier et que la France, « berceau des Lumières », mettait tout son savoir-faire en œuvre pour créer des camps de la honte de type calaisien. Politique nauséabonde, au moment où l’on apprend que l’Union européenne va payer la Turquie pour que celle-ci parque tous les réfugiés à ses portes. Et, point final d’un quinquennat désastreux : le code du travail est en passe de devenir le bréviaire du droit du capital. Politique de droite dure.

À peine ces lignes étaient-elles écrites qu’une nouvelle séquence sanglante éclatait : à Kida (Mali), Grand-Bassam (Côte d’Ivoire) et Bruxelles.

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Dossier : La situation après l’année des attentats

L’état d’urgence à Calais : un outil juridique et un climat au service d’une fuite en avant répressive (Philippe Wannesson)

L’état d’urgence intervient à Calais dans un contexte où l’État a changé de mode de gestion de la situation des exilé·e·s, et se heurte à une médiatisation non maîtrisée et à des résistances de la société civile. En réaction, il est amené à adopter des mesures présentées comme humanitaires, mais détournées au service de sa politique répressive. Il cherche aussi à mettre à distance les acteurs citoyens, et met en place différents moyens de pression. L’état d’urgence lui donne de nouveaux moyens, mais constitue aussi au climat global dans lequel toutes les solutions brutales semblent permises.

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Calais, les migrants et le Premier ministre : un camp de concentration ouvert à l’expulsion (Claude Calame)

C’est donc fait. À l’écart de la ville de Calais, sur un terrain insalubre adossé à la rocade d’autoroute qui conduit d’un côté au port des ferries et de l’autre à la zone d’embarquement du tunnel sous la Manche, dans le voisinage immédiat des terrains pollués de l’entreprise de produits chimiques Tioxide, le Premier ministre, Manuel Valls, a fait entasser un centaine de conteneurs de métal blanc. Avec des points d’eau et des toilettes extérieurs, sans cuisine, cet ensemble cellulaire de 125 boîtes en alu est destiné à « accueillir », dans des chambres à douze couchettes superposées, 1500 parmi les 6000 à 7000 exilées et exilés qui tentent désespérément de gagner l’Angleterre. Entouré d’une barrière métallique et placé sous la haute surveillance de la police, ce « centre d’accueil provisoire » (CAP) est inaccessible aux associatifs ; il n’est autre qu’un camp de concentration moderne, aseptisé, dont on peut sortir, certes, ne serait-ce que pour se nourrir ou être expulsé.

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Bidonville de Calais : la Cabane juridique (Raymond Blet)

On la désigne comme la Jungle de Calais ; je préfère l’appeler bidonville, même si les exilés me disent que pour eux ce mot signifie la forêt. Ils sont là, 6 à 7 000, qui ne sont pas venus par hasard. Leur but, c’est l’Angleterre, qu’ils tentent d’atteindre, pour certains plusieurs fois par semaine en se cachant dans des camions ou dans les trains. D’autres espèrent y accéder légalement, parce qu’ils y ont de la famille ou des proches. La plupart parce qu’ils parlent l’anglais et qu’ils pensent y trouver du travail. Mais l’Angleterre ne veut pas d’eux et a réussi par les accords du Touquet à persuader la France, moyennant finances que la frontière anglaise commence sur le territoire français (le Royaume-Uni est membre de l’Union européenne, mais a refusé les accords de Schengen). Alors, c’est la police française qui se charge de faire comprendre aux migrants qu’ils sont indésirables !

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Une crise qui fera époque : L’Allemagne et la crise de migration (Peter Wahl)

La prétendue crise de migration a des dimensions qui vont bien au-delà des défis de la migration et l’asile en tant que tels. En Allemagne, elle bouscule le système politique avec l’essor d’un parti populiste de droite, l’AFD (Alternative für Deutschland), qui a commencé à entrer dans les parlements des États fédéraux.

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Regard sur les perdants du système, Entretien avec Laurent Mucchielli (Laurent Mucchielli)

À la suite des attentats terroristes de 2015, peut-on discerner dans les quartiers populaires, lesdites banlieues, une modification des attitudes, comportements, à l’égard des populations d’origine immigrée, et de la part de celles-ci ? Les réactions que l’on peut percevoir sont elles communes ou différentes de (et vis-à-vis de) celles de la population en général ?

Il m’est difficile de vous répondre de façon complète car je n’habite pas un quartier populaire type banlieue d’une grande agglomération. Je ne me rends dans ce type de quartiers que de façon occasionnelle, pour rencontrer des habitants ou des professionnels que je veux interviewer pour mes recherches. Je n’en ai donc qu’une vue partielle. J’ai une vue un peu plus complète sur la façon dont le reste de la population perçoit les quartiers populaires et la population dite « issue de l’immigration » (combien faut-il de générations pour ne plus être vu comme un immigré mais simplement comme un Français ?). Et ce que je perçois, c’est d’abord une crispation sur l’islam.

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Métamorphose de la figure de l’autre dans la civilisation globale (Raphaël Liogier)

Il est faux de prétendre que le XXIe siècle connaît une recrudescence de conflits, que le monde est moins sûr que jadis, que l’humanité se diffracte plus que jamais. Concernant les conflits frontaux eux-mêmes, en 1991 on comptait treize conflits majeurs de par le monde (plus de 1 000 morts par an) et cinquante et un conflits mineurs (entre 25 et 999 morts par an). En 2013, on ne comptait plus que trois conflits mineurs et six conflits majeurs (Afghanistan, Pakistan, Irak, Syrie, Somalie, Égypte), auxquels il faudra ajouter en 2014 les conflits palestinien et ukrainien. Mais le phénomène majeur est l’essor de nouveaux acteurs non étatiques – non attachés à une nation particulière – sur la scène planétaire.

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De l’inintelligence des choses, à propos d’ « excuses sociologiques » (Gérard Loustalet-Sens)

Le 26 novembre 2015, lors de la séance des questions au gouvernement, le sénateur communiste Christian Favier osait demander quelles politiques publiques seraient mises en œuvre « pour que la jeunesse sans discrimination ni stigmatisation puisse redonner sens à sa vie, reprendre confiance en son avenir et renouer avec l’espoir d’une vie meilleure ». Fureur du Premier ministre, Manuel Valls, qui répond avec véhémence (et à côté) : « j’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses et des explications culturelles ou sociologiques à ce qui s’est passé ». Misérable diversion. On connaît bien cette rhétorique perverse consistant à attribuer à l’interlocuteur une proposition inventée de toutes pièces que l’on va facilement réfuter pour disqualifier l’adversaire. Les sciences sociales « excuseraient » donc le terrorisme, comme tous les autres comportements, en mettant en évidence le poids des déterminismes sociaux... A-t-on jamais entendu un chercheur parler d’« excuses » à propos de quelques conduites pénalement condamnables que ce soit ? À la rigueur, ce serait de la morale. Certainement pas de la science.

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La laïcité à l’épreuve (Pierre Khalfa)

Les sociétés occidentales ont été marquées par un long processus de sécularisation dont les formes et l’aboutissement ont été très différents suivant les pays, avec cependant deux caractéristiques communes : le recul très important du religieux dans l’imaginaire social et le fort affaiblissement de l’influence politique des Églises dans la vie publique. La laïcité peut être considérée comme l’aboutissement d’un processus de sécularisation, certes inégalement développé, qui modifie le fonctionnement des institutions en séparant clairement le politique du religieux.

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En finir avec La Marseillaise ? (Jean Tosti)

Le président de la République l’a déclaré en septembre 2015 : l’année 2016 serait celle de la Marseillaise. Selon lui, en effet, notre hymne national est, pour tous les Français, « un chant de rassemblement »… Et donc, « c’est – dans les moments que nous traversons – très important que nous puissions nous unir face à des menaces, elles existent – le terrorisme –, face à des enjeux considérables qui se passent loin d’ici mais qui nous concernent tous – la guerre –, face à des peurs que nous pouvons ressentir, des inquiétudes qui peuvent nous traverser, des espoirs que nous devons avoir… »

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Prison ferme pour des syndicalistes de Goodyear : les résistances sociales dans le collimateur ! (Annick Coupé)

Le 12 janvier dernier, le tribunal correctionnel d’Amiens a condamné huit anciens salariés de l’usine Goodyear à vingt-quatre mois de prison, dont quinze avec sursis : soit neuf mois de prison ferme et cinq années de mise à l’épreuve. Le motif : ils avaient retenu pendant trente heures deux cadres de l’usine d’Amiens-Nord, le directeur des ressources humaines et le directeur de la production, les 6 et 7 janvier 2014.

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Retrait du projet de loi El Khomri (Gérard Filoche)

Tout est dans l’article 1 du projet de loi de réforme du Code du travail : ne serait-ce qu’à cause de ce seul article, tout le projet El Khomri doit être retiré. C’est la remise en cause historique, théorique, juridique fondamentale d’un siècle entier de code du travail

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Débats

La crise est bien celle du capitalisme (Jean-Marie Harribey)

Plus personne n’en doute vraiment. Le monde est au bord d’une nouvelle crise. Est-elle vraiment nouvelle ou est-ce la même qui n’en finit pas ? Les classes dominantes s’activent pour renforcer encore leur position. Les gouvernements redoublent d’ardeur pour imposer l’austérité à leurs peuples. Les banques centrales s’affolent parce qu’elles brûlent leurs cartouches sans aucun impact sur l’économie, sinon celui de grossir les bulles financières. Et les économistes ? Les plus nombreux, c’est-à-dire les libéraux, ou bien ne comprennent encore pas ce qui leur a toujours échappé, ou bien font les autruches. Et les autres ? La crise qui redouble met à mal les thèses de ceux qui la voient comme une simple crise financière, elle-même résultat des représentations et de phénomènes mimétiques sans prise avec l’état du système productif et des rapports sociaux qui s’y nouent. Le caractère structurel de la crise contredit aussi ceux qui pensent qu’une relance suffira à surmonter les difficultés.

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Stratégies des mouvements et projet d’émancipation (Gustave Massiah)

Nous sommes dans une période de grands bouleversements et de très fortes incertitudes. Nous vivons probablement un changement de période dans lequel se crispent les anciennes tendances et s’amorcent de nouvelles. La citation de Gramsci est d’une grande actualité « le vieux monde se meurt ; le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Il faut à la fois lutter contre les monstres et construire le nouveau monde. Il n’y a pas de fatalité, ni dans le succès, ni dans l’échec.

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À propos d’Imperium, de Frédéric Lordon : Encore un effort pour être internationaliste ! (Thomas Coutrot)

L’ouvrage de Frédéric Lordon ne peut laisser indifférent, car il s’attaque à une question – LA question – politique essentielle : qu’est-ce qu’une communauté politique ? Qu’est-ce qui fait qu’au-delà des solidarités locales ou affinitaires – le village, l’association... – , les membres d’un groupe humain nombreux, sans se connaître personnellement ni être d’accord sur grand-chose, se reconnaissent un destin commun ? L’humanité peut-elle espérer constituer un jour une telle communauté politique ?

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Revue des revues

Revue des revues 9 (Jacques Cossart)

Trois sujets sont abordés dans cette revue des revues et qui reviennent régulièrement parce qu’ils sont au cœur des problèmes brûlants mondiaux. Premièrement, l’ONU, ce « machin » comme disait le général De Gaulle, s’évertue de décennie en décennie à fixer des « objectifs du développement ». Bien que le nombre de personnes étant en dessous du seuil de pauvreté diminue en valeur absolue, il n’en reste pas moins que les inégalités s’accroissent. Deuxièmement, la finance fait toujours parler d’elle car une nouvelle crise menace, mais les banques ont de plus en plus de mal à justifier le bien-fondé de leur secret bancaire. Elles ont cependant encore de grandes capacités pour le préserver. Troisièmement, le climat est devenu un souci majeur. La COP 21 n’a fourni aucune garantie que les bonnes résolutions se traduisent en actes.

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